Au Cœur de l’Auvergne : le voyage d’étude passionnant des étudiants en BTS Productions Animales
Le BTS Production Animales propose une approche comparée de différents animaux d’élevages et est orienté sur la conduite technique d’un troupeau. Les enseignants portent une attention particulière à « ouvrir les horizons » des apprenants : à ne pas se focaliser seulement sur ce qui existe couramment dans la région mais, aussi, à découvrir des innovations qui peuvent venir d’autres secteurs ou d’autres régions. Le monde actuel est en mutation. Ces changements s’accélèrent (dérèglement climatique, marchés des intrants instables, etc.) et ont de gros impacts sur les exploitations agricoles. Il est important que les professionnels de demain soient parés pour adapter l’agriculture à toutes ces évolutions. C’est pour cela que les étudiants de BTS PA sont partis analyser un autre territoire agricole : l’Auvergne !
Une randonnée au sommet du Puy de Dôme a permis aux étudiants de réaliser une analyse du paysage en prenant de la hauteur. « Nous sommes tous arrivés essoufflés mais enjoués de pouvoir admirer cette vue à couper le souffle » Camille Guillaume, étudiante en Première année. Toute l’équipe s’est dirigée, ensuite, vers le GAEC de la Rodde à Nébouzat. Olivier Lassalas et son frère ont présenté leur exploitation de 100 ha et ses 1400 brebis de race Rava et croisées Suffolk, Bérichon et Charollais grâce auxquelles ils produisent de la viande d’agneaux Label Rouge. Leur système d’alimentation à base d’herbe 100 % issue de prairies permanentes est géré avec précision ce qui leur permet de limiter la consommation de granulés des animaux.
Le lendemain, le GAEC du Bois Joly à Saint Diery leur a ouvert ses portes. Après avoir assisté à la fabrication du Saint Nectaire fermier, Pascale Barthomeuf, cheffe d’exploitation, a présenté son exploitation et la filière AOP Saint Nectaire. Suite à cela, Pierre Rigaud, vétérinaire membre du Groupement Technique Vétérinaire Auvergne Rhône Alpes, est intervenu pour exposer le projet ELEVE mis en place dans la région pour la maîtrise du parasitisme des troupeaux en respectant l’environnement. Les résultats du projet ont enseigné beaucoup aux apprenants. Par exemple, que 10 % des vaches laitières d’un troupeau concentre 90 % des parasites. Il suffirait donc de traiter les vaches concernées pour limiter les coûts en antiparasitaires pour l’éleveur et l’impact de ces produits sur la faune sauvage. Les substances actives se retrouvant dans les bouses, elles sont consommées par les insectes coprophages et peuvent être toxiques pour eux et leurs oiseaux prédateurs.
L’après-midi, Le groupe s’est dirigé à l’INRAE et son plateau technique de Theix. L’occasion pour les étudiants de découvrir le milieu de la recherche et des expérimentations. Pascal Bak et ses collègues ont montré comment, par exemple, les mesures de digestibilité, de bien-être animal ou d’émission de méthane sont effectuées. Ces mesures sont utiles pour que les éleveurs et techniciens élaborent des rations équilibrées qui répondent aux besoins des animaux. Les chercheurs espèrent aussi limiter les émissions de méthanes (un gaz à effet de serre produit par les éructations des bovins) en favorisant les aliments qui en produisent le moins dans les rations.
Enfin, la dernière journée de ce voyage s’est déroulée au Sommet de l’élevage à Cournon. Une manifestation très riche où les étudiants ont pu observer les animaux et le matériel, mais aussi, échanger avec les professionnels du secteur de l’élevage et, surtout, assister à de nombreuses conférences. Les thématiques abordées étaient la valorisation des méteils, la prédation par le loup, l’adaptation des bâtiments au stress thermique des animaux, la place des femmes dans le milieu agricole ou encore les AOP face à l’inflation.